mercredi 16 décembre 2015

Trekking post séisme. Région du Langtang. Tamang Heritage - Gosaikund - Helambu

Trek Décembre 2015



Suite au séisme du printemps et étant donné les informations contradictoires dont je disposais, j'ai effectué ce circuit pour me rendre compte par moi même de la situation de cette région : Les villages, les chemins, les possibilités de logement... Cet article n'est pas un rapport précis. C'est un simple témoignage de ce que j'ai pu voir en passant (trop) rapidement dans les villages.


04/12 - J 01 -   Kathmandu > Syabru Besi


Départ à 08h00 de Kathmandu pour arrivée à 15h00 à Syabru Besi. On a perdu momentanément les 2 assistants du chauffeur qui nous rattrapent à pieds. Ils étaient descendus du bus sans prévenir pour satisfaire un besoin naturel. Bonne rigolade, mais belle frayeur pour le chauffeur.  7h de bus pour environ 120 km.... et c'est par cette route que le Népal espère être ravitailler en carburant par la Chine ! !
Le Népal est soumis a une forte pénurie de carburant et de gaz depuis environ 3 mois. La frontière indienne est bloquée et l'Inde est l'unique partenaire économique pour ces matières premières. Infos ici

Syabru Besi est un gros village qui va certainement se développer dans un futur proche avec le développement du marché chinois. Les dégâts sont encore visibles mais il y a de nombreux gros bâtiments (hôtels) en bétons armés, finis ou en cours de construction.

Hotel Tibet - 010670102


05/12 - J 02 -   Syabru Besi > Gatlang


Première montée de 2h pour le hameau de Goljung à travers une forêt de pins. Ces premières images représentent ce que je vais observer pendant toute la durée du circuit : Des maisons détruites dans les villages et les habitants qui vivent sous des abris de tôles/tentes en périphérie, dans les champs.










Puis, 2 heures de chemin plat pour arriver à Gatlang. Grand village Tamang aux maison traditionnelles faîtes de pierre et de bois. Les encadrements des portes et des fenêtres sont magnifiquement sculptés. Malheureusement, très peu de maisons sont encore debout et le centre du village est dangereux car beaucoup de murs menacent de tombés.





Il y a 4 Guest houses dans le village qui sont reconstruites. Les plus riches reconstruisent vite tandis que les plus pauvres sont encore en train de déblayer les gravats. Il y a beaucoup de bois autour du village. J'ai vu quelques chantiers de reconstruction dont les méthodes ne changent pas... Même s'ils construisent un peu moins haut, tout s'écroulera au prochain séisme. Personne ne leur donne de conseils. J'ai croisé un groupe de 15 étudiants népalais venus pour effectuer des animations (danse, art, musique, spectacle) à l'école du village, pour 5 jours. Un poste de soin  (tentes de UNHCR) effectuent des permanences de temps en temps.



J'ai aussi croisé un journaliste belge et son épouse népalaise qui étaient là depuis 3 jours. Ils connaissaient déjà le village et sont venus effectuer un reportage sur la situation et les possibilités de logement chez l'habitant qui faisaient aussi la renommée du village. Le mot final était : ''Plus je passe du temps ici, moins je trouve d'arguments pour donner une note d'optimisme à mon article...''

Gatlang Guest House - Phurpu Singhi - 010670128/9808830774

06/12  - J 03 -   Gatlang > Tatopani





1h30 de descente vers la centrale hydroélectrique de Thambuchet, puis 3h30 de montée vers Tatopani. Une pancarte sur le chemin était à l'envers et je manque un village intermédiaire pour rejoindre Tatopani. Une petite fille m'a accompagnée la dernière heure. Une vrai pipelette. Non stop. Incroyable. Elle a des gènes soit Bonneaud soit douarneniste. Elle n'était pas à l'école car le dal bhat du matin avait été préparé trop tard pour lui permettre d'arriver à l'heure pour le début de la classe. Elle a 1h de marche à effectuer. Elle m'a donc tenu compagnie, insistant pour marcher devant moi, alors qu'elle n'avançait pas assez vite pour mon estomac affamé. Je ne comprenais pas tout ce qu'elle disait mais le fait que le lui dise ''oui'' la satisfaisait amplement.



Tatopani est un village renommé pour sa source d'eau chaude. C'est un peu ''la thalasso'' locale. Mais depuis le séisme, la source s'est tarie... ou plutôt bouchée : Plus une seule goutte ! !  C'est donc un énorme coup de massue pour ce village qui vivait essentiellement du tourisme, étranger, mais aussi et surtout népalais.

Eco Guest House - 010670107 / 9818978169

07/12  - J 04 -   Tatopani > Nagthali






Traversée (1h30) d'une forêt sympa jusqu'à Brimdang. Petit hameau d'à peine dix maisons, complètement détruites, que les habitants (peu bavards) reconstruisent ensemble. Beau point de vue


Puis 1 heure de marche supplémentaire pour Nagthali. Au col, je suis accueilli par 2 couples de vautours qui me tournent autour pendant 15 mn. Magnifique ! C'est le premier jour où le ciel est clair et bien dégagé. J'ai beaucoup de chance et prends mon temps.







   


Nima, le patron du petit lodge m'invite à rester chez lui pour déjeuner. Je me laisse convaincre facilement. Et puis il m'explique qu'il existe un joli point de vue un peu plus loin. 3 heures de marche aller/retour. Je n'avais pas prévu de rester dormir ici, mais étant donné la météo et le large panorama je n'hésite pas longtemps.






 TARUCHE VIEW POINT 3800m








Le soir venu, discussion amicale avec la petite famille autour d'un bon dal bhat améliorer avec de la viande de yak et un petit verre d'alcool de millet.
All Pick View Guest House  010692108  /  9741238481










08/12  - J 05 -   Nagthali > Briddhim



Descente d'1 heure pour Thuman où la moitié des maisons sont détruites. Il reste quelques bâtisses traditionnelles. Pour se rendre à Briddhim il existe un chemin direct et il faut emprunter un pont pour atteindre le village de Lingling. Il était coupé jusqu'à il y a quelques jours. Les villageois me disent que je peux emprunter ce chemin. Je leur fais confiance et m'engage dans cette descente assez raide où de grandes fissures apparaissent.












Par 2 fois des branchages sont disposés sur le chemin. N'en connaissant pas la signification, je continue et je comprends alors très vite pourquoi : Le chemin est coupé par des glissements de terrain et je me situe en fait sur un éperon fragilisé par le séisme. Je ne traine pas et entreprend un grand détour pour éviter la zone. C'estt une longue descente assez raide. J'arrive finalement au pont ''réparé''. Il faut franchir une zone d'éboulement d'une vingtaine de mètre avant de franchir ce pont qui, quand on s'y engage, penche sérieusement du côté que ça va tomber ! ! Je le traverse donc trèèèèèèèèèès lentement et je m'assois 5 mn, le temps de reprendre mes esprits, avant de reprendre la route.
Je déconseille donc fortement cet itinéraire. Il existe une variante plus longue, au nord, via Dalphedi - Timure






Je rejoins donc Briddhim après 1h30 de montée. J'ai beaucoup de mal a reconnaître ce village dont je gardais un bon souvenir de 6 ans passé. Il était facile et très agréable d'y loger chez l'habitant. Je reconnais la maison où j'étais resté... Il ne reste qu'un pan de mur.
Je loge dans une Guesthouse qui dispose de panneau solaire et je profite d'une douche chaude inespérée. De plus le proprio, vraiment super sympa et qui apprécie grandement mon intégration au Népal, ne me fera quasiment rien payer et me téléphonera régulièrement les jours suivants pour connaître mon avancement. Je fais aussi la connaissance de 6 espagnols qui font route pour le Langtang.

Lhasa Homestay. Dorje Lama.  010692426  /  9741033427

09/12  - J 06 -    Briddhim > Thulo Syabru
 Je rejoins le point de départ, Syabru Besi, après 3h de marche et via Khamjing où je me ravitaille en Timure : poivre très parfumé, endémique à cette région. J'aperçois un groupe de singes Langurs qui se réchauffe en plein soleil. Je repars après avoir mangé des chowmeins (nouilles chinoises) dans un boui-boui qui n'entrera assurément jamais dans le étoilés du guide Michelin. Je monte vers Tulo syabru et je peux facilement comprendre pourquoi l'accès à la haute vallée du Langtang est compliqué : Il y a des éboulements partout. J'arrive au village après 2h30 de montée.




A l'entrée du village, une népalaise m'accoste et m'invite à me reposer. Elle me dit qu'il n'y a pas d'hôtels plus haut. Bien que je sache qu'elle mente, j'apprécie sa volonté et son engouement et j'accepte de rester chez elle. Quelle bonne idée et quelle rencontre !
Maison détruite
Maison actuelle


Leur maison a été complètement détruite par le séisme, mais ils ont récupéré tous les matériaux pour faire un cabane assez solide. Le mari n'a plus de travail car il a l'habitude d'être porteur : Soit il accompagne des touristes en trek, soit il ravitaille les lodges. Ils vivent de leur champs et de 4 vaches. Leur fils est à l'école à Kathmandu. Le fait d'inviter les quelques touristes de passage à rester chez eux les aide un peu. 1 heure après, je demande à la didi où sont les toilettes. Elle me regarde avec un grand sourire en me montrant les alentours : " In the jungle, with mountain view ". C'est en fait un soucis récurrent d'hygiène un peu partout : Il n'y a pas de toilettes. En discutant le soir, j'aborde ce sujet en leur disant que c'est important. Ils le savent bien, mais ils n'ont plus d'argent pour le moment. Ils espèrent pouvoir reconstruire leur maisons dans 6-7 ans. Le mari me dit qu'il a presque tout le matériel à sa disposition, mais qu'il n'a pas d'argent pour payer un ouvrier qui va l'aider pendant 3-4 jours.
Le lendemain matin je leur demande combien je leur dois pour la nuitée et les repas. Ils me disent que c'est à mon appréciation. Touché par leur gentillesse et le courage qu'ils démontrent dans leur vie de tous les jours, et les pensant sincère, je leur donne de quoi financer la construction des toilettes. Je pense qu'ils ont bien compris ma démarche. Je verrai leur fils à Kathmandu et passerai par lui (et par des guides de trek) pour m'apporter des preuves de la construction des toilettes. J'espère ne pas m'être trompé... J'ai confiance.




Bambu Singhi 9818830126


10/12  - J 07 -    Thulo Syabru > Laurebina









Aujourd'hui tout ne va pas se passer comme prévu, mais tant mieux. Je me trompe de chemin  et vais mettre 4h pour monter à Sing gompa. J'y croise 2 amis en ballade après mon déjeuner.
Je compte faire 1h de plus pour me rapprocher davantage de Gosaikund et bénéficier des bonnes conditions météo du matin. Malheureusement, 2h après, je croise les gérants du lodge de Cholangpati qui viennent juste de fermer l'établissement. Je n'ai donc pas d'autre choix que de monter 1h de plus pour atteindre Laurebina. J'arrive à la tombée de la nuit et le panorama est clair, magique ! !






11/12  - J 08 -    Laurebina > Phedi


Le matin, le ciel est dégagé et il est agréable de marcher malgré le froid. J'arrive aux lacs sacrés deGosaikund en 1 heure. C'est un haut lieu (sans jeu de mots) de pélèrinage. Comme je suis déjà passé ici, je ne m'attarde pas trop. Juste le temps de manger un pancake au chocolat devant le lac. Je reprends le chemin en oubliant pas de faire ma BA du trek : Remplir une bouteille d'1 litre d'eau sacrée dont je ferai cadeau à ma belle-mère. Ce sera son Noël !
lac Gosaikund

col de Lauribina



Je continue de monter : 45 mn avant de passer le col de Lauribina à 4600m. Puis la longue descente commence pour rejoindre Phedi après 4h de marche. Là, le jeune gérant du lodge m'informe que le lodge du village suivant à Gopte est fermé. Je préfère donc resté là et après une toilette à l'eau glacée, je me sèche au soleil.
Je prends le temps de discuter avec le jeune couple qui gère le lodge. Ils payent 1000 euros par année de location du lodge. Ils sont bien courageux d'y rester avec leur petite fille d'1 an et demi. L'endroit n'est pas attrayant et il y a de nombreux glissements de terrain impressionnants autour. Le jeune homme reconsolide le chemin du trek tout seul, sans aide, sous le regard de quelques chèvres de montagne.

Hotel Blue Sky and Lodge - Dawa Sherpa 9611093008  /  9611013352



12/12  - J 09 -   Phedi > Melamchigaon


lodge de Gopte où j'ai dormi il y a quelques années
Descente vers Gopte. 2h30. C'est certainement la partie la plus pénible avec beaucoup d'éboulement à traverser. Ce sont de courts passages de 15-20m. Le risque de tomber n'est pas trop important (pas plus que certains passages de randonnées dans les massifs français) et le chemin est de largeur suffisante. C'est ''simplement'' impressionnant et il est préférable d'avoir toujours en soi, un léger goût pour l'aventure. Pour l'instant, je déconseille cependant de s'y engager en cas de pluie/ruissellement importants. Puis 2h de marche pour atteindre le col (venteux) de Tharepati pour un rapide déjeuner



L'itinéraire bascule alors vers la région d'Helambu et ces magnifiques forêts de rhododendrons aux troncs rougeoyants. L'atmosphère est vraiment particulière et je n'aurais pas été surpris de croiser Gandalf le magicien chevauchant une licorne !


 

Imposant rhodo en partie déraciné par la puissance du séisme


Après 2h30 de marche (descente) en forêt et le passage d'un pont suspendu un  peu bancal, arrivée à Melamchigaon dont toutes les maisons sont détruites. Les habitants ont pu reconstruire des petites cabanes de bois et de tôles. Les anciens propriétaires de lodges ont construits des ''annexes'' avec 3-4 chambres. Il y a une grande école dans le village avec un internat d'environ 180 enfants. Ils dorment tous sous tentes... L'hiver, il peut y avoir entre 20 et 40 cm de neige dans le village.




Gompa de Melamchigaon


Guest House
Sublime Lodge  :  9808541468



internat de l'école

13/12  - J 10 -   Melamchigaon > Sermathang

Descente et franchissement de la rivière pour remonter à Tarkegyang. 4h de marche. La situation est identique à Melamchigaon. La majorité des habitants sont partis du village pour rejoindre de la famille ou des amis à Kathmandu. Là aussi, le centre du hameau est déserté car encore un peu dangereux avec des bâtiments trop fragilisés. Les habitants habitent dans les champs, en périphérie du village (problèmes de toilettes).

Il y a beaucoup de petits monastères autour de Tarkegyang. Certains moines viennent de toute la région Himalayenne (Bhoutan, Tibet, Inde) pour venir méditer de longs mois, voire, de longues années.  On peut sentir cette atmosphère et cette culture à travers tout : Les habitants, les monastères, les grottes, les multiples inscriptions  en tibétain.
Aujourd'hui, c'est Bouddha que je ne serais pas surpris de croiser au détour d'un chemin... mais ce sont encore des singes langurs et des perruches que je dérange par mon passage.

4h supplémentaires de marche pour arriver à Sermathang. Je me sentais bien et j'ai doublé l'étape aujourd'hui... Ce n'est pas forcément à recommander.



1 seul lodge à Sermathang. Et en plus il y a de l'eau chaude. Dorje Guest House 9813276672 / 9813368100

14/12  - J 11 -  Sermathang > Kathmandu







2h30 de descente pour rejoindre Kiul. En chemin, je passe à proximité d'un petit monastère et de sa grande statue. Encore un endroit superbe, emprunt d'une atmosphère très particulière.
J'assiste à un  mariage où les gens m'invitent à déjeuner et boire le thé... Mais je suis pressé et je veux m'assurer de trouver un bus pour rentrer à Kathmandu. Au moment où je rejoins la grande route de Kiul, un bus passe et s'arrête pour la pause déjeuner. Je suis très chanceux, à l'image de tout ce que j'ai pu vivre lors de ce voyage.
Le bus repart à 11h00 et nous arrivons à Kathmandu à 16h00/ Le bus était bondé : Autant de passagers dedans que sur le toit. J'ai pris une petite fille sur mes genoux qui s'est endormie et qui s'est mouchée dans mon pull pendant tout le trajet. J'ai cru que sa maman (complètement pommée et fatiguée) allait l'oublier et me la laisser alors qu'elle cherchait son mari dans le bus.




A mon retour, la situation politico-économique du pays n'a pas changé... Toujours le même immobilisme, la pénurie, la résignation...

Bilan sommaire :

La région a donc été fortement touchée par le séisme. Il y a beaucoup de dégâts dans les villages.
La forte baisse touristique est presque aussi pénalisante car la majorité des habitants en vivent. Pas seulement les propriétaires de lodges, mais tous les petits réseaux commerciaux qui en dépendent comme les porteurs qui ravitaillent les lodges.
Il est possible de voyager dans cette région. Il y a des lodges pour accueillir les touristes dans tous les villages, même si ce sont de petites structures. Il est aussi possible de loger chez l'habitant. Quoiqu'il en soit, le confort est réduit au minimum et il ne faut pas être exigeant. Les locaux (Tamangs et sherpas) sont charmants et ultra amicaux. Ils nous donnent une grande leçon de courage en ne renonçant pas et en continuant à donner le maximum pour vivre le plus décemment possible. D'autant plus qu'ils sont seuls et qu'ils ne se font pas d'illusion sur d'éventuelles aides. Très peu d'asso sont présentes et le gouvernement est apathique.
Les touristes payent un droit d'entrée pour le parc national... Ou va cet argent ? Ce sont les locaux qui réparent les maisons, les lodges, les ponts, les chemins...
C'est une région qui reste assez agricole et sauf à quelques endroits, je n'ai pas perçu de manque de nourriture ou d'inquiétude par rapport à ça pour les prochains mois d'hiver. Pour affronter le froid, ce sera autre chose...
Je conseil donc et vais essayer de supporter ce région, par le tourisme. La montagne comporte toujours des risques. Il y en a un peu plus désormais, mais cela me semble raisonnable. Attention : Il est indispensable d'informer les futurs trekkers et comme je l'écrivais plus haut, il faut avoir un goût pour l'aventure. Je ne conseillerais pas cette région à des randonneurs débutants.

Juste un mot sur le haut de la vallée du  Langtang, vers Kyanjin Gompa : Sachant l'ampleur des dégâts et le nombre de disparus, je n'avais pas envie d'y aller. C'est un sentiment personnel et je pense que c'est encore un peu tôt, même si cela est possible. Il faut passer au nord via Sherpagaon. Pas de lodge entre ce village et Langtang. Lodge à Kyanjin Gompa.




1 commentaire:

  1. Un grand merci pour ces précieuses informations concernant cette région que j'aime beaucoup.

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